« Vous en êtes bien la maîtresse, madame, dit-il, mais je ne ferai pas l’ouvrage d’un autre. »
Elle s’adressa ensuite à Betty et la prit par la douceur, avec aussi peu de succès. Betty ne fut pas moins inflexible que Joseph. Tous deux soutinrent que ce n’étoit pas leur affaire, et refusèrent d’obéir.
Le lieutenant se mit à rire : « Allons, dit-il, je veux terminer ce débat. Mes amis, vous avez raison de ne vous rien céder. N’est-il pas vrai pourtant que si l’un de vous consent à monter, l’autre ne fera pas difficulté de le suivre ? »
La proposition fut à l’instant acceptée. Joseph et Betty montèrent l’escalier, en se tenant tendrement par la main. Quand ils furent partis, le lieutenant n’eut besoin, pour apaiser la colère de l’hôtesse, que de lui expliquer le motif qui les avoit empêchés d’aller seuls.
À leur retour ils rapportèrent que le malade, loin d’être mort, parloit comme en pleine santé, qu’il présentoit ses respects au lieutenant, et le prioit de vouloir bien l’honorer d’une visite, avant son départ.
Le bon lieutenant s’empressa de se rendre aux désirs de Jones. Il s’assit auprès de son lit, lui raconta ce qui s’étoit passé dans l’auberge, et l’instruisit de l’intention où il étoit de faire un exemple du factionnaire.