Page:Fielding - Tom Jones ou Histoire d'un enfant trouvé, tome 2.djvu/193

Cette page a été validée par deux contributeurs.

pour arrêter le sang. Elle frotta ensuite avec la main les tempes du jeune homme, et repoussant d’un air dédaigneux le pot de bière qu’avoit demandé son mari, elle envoya sa servante chercher dans son armoire une bouteille d’eau-de-vie, dont elle fit boire un grand verre à Jones, qui venoit de reprendre ses sens.

Le chirurgien arriva sur ces entrefaites ; il examina la blessure, secoua la tête, blâma tout ce qu’on avoit fait, et ordonna qu’on mît à l’instant le blessé au lit. Nous l’y laisserons reposer quelque temps, et nous terminerons ici ce chapitre.


CHAPITRE XIII.



GRANDE HABILETÉ DE L’HÔTESSE ; PROFOND SAVOIR DU CHIRURGIEN ; LE DIGNE LIEUTENANT SE MONTRE UN DOCTE CASUISTE.

Après que Jones fut couché, et le calme rétabli dans l’auberge, l’hôtesse dit au lieutenant : « Je crains, monsieur, que ce jeune homme ne se soit pas conduit, envers votre seigneurie,