tendre par terre notre pauvre héros, auroit à peine osé tirer l’épée contre son chef, quand il en auroit eu une à son côté ; mais l’officier françois, dès le commencement de la querelle, s’étoit emparé de toutes les armes, suspendues à la muraille. Ainsi M. Northerton fut obligé d’attendre l’issue de l’affaire.
L’officier françois et M. Adderly, à la prière du lieutenant, relevèrent le blessé. Voyant qu’il ne donnoit presque plus aucun signe de vie, ils le remirent par terre. Adderly l’envoya au diable, pour avoir taché de sang son habit, et le François déclara, dans son baragouin, qu’il ne vouloit pas mettre la main sur un Anglois mort, parce qu’il avoit ouï dire que la loi du pays condamnoit à être pendu, le dernier qui le touchoit.
Le bon lieutenant, en même temps qu’il s’empara de la porte, tira le cordon de la sonnette. Le garçon vint ; il l’envoya chercher un piquet de fusiliers et un chirurgien. Cet ordre, et le récit que fit le garçon de ce qu’il avoit vu, amenèrent bientôt, non-seulement les soldats, mais l’hôte, l’hôtesse, les valets, et tous les étrangers qui se trouvoient dans l’auberge.
Pour rendre chaque particularité de la scène suivante et les propos des divers interlocuteurs, il nous faudroit quarante plumes, et la faculté de les mouvoir toutes ensemble, aussi vite que