s’agissoit que de la religion, je laisserois les prêtres vider eux-mêmes leur querelle.
— Je ne sais, messieurs, dit Jones, quelle est votre opinion. Quant à moi, je pense qu’on ne peut servir une plus noble cause que celle de sa religion. Dans le peu d’histoire que j’ai lu, j’ai observé que le zèle religieux a toujours été le plus puissant aiguillon du courage. Je me pique de ne le céder à personne en amour pour mon roi et pour mon pays ; et cependant l’intérêt de la religion protestante n’est pas le moindre motif qui m’excite à prendre les armes. »
Northerton fit un signe à Adderly et lui souffla à l’oreille : « Ferme, Adderly, allons ferme. » Puis se tournant vers Jones : « Monsieur, dit-il, je suis charmé que vous ayez choisi notre régiment pour y servir comme volontaire. Si notre aumônier vient à boire un coup de trop, vous me paroissez très-capable de le remplacer. Monsieur a sans doute étudié à l’université ? Oserois-je lui demander dans quel collége ?
— Monsieur, répondit Jones, loin d’avoir étudié à l’université, j’ai sur vous un avantage, c’est de n’avoir jamais été à l’école.
— Je m’en serois douté à votre profonde érudition, répartit l’enseigne.
— Oh ! monsieur, répliqua Jones, il est aussi possible de savoir quelque chose, sans avoir été