m’écouter, de mépriser les plaisirs sensuels ; et à la fin elle a sauté par la fenêtre d’un second étage ; car vous saurez que je commençois à me méfier d’elle, et que je l’avois soigneusement enfermée, comptant la marier, à mon gré, le lendemain matin. En peu d’instants, elle a trompé mon attente ; elle s’est sauvée chez son amant, qui n’a pas perdu une minute. Une heure leur a suffi pour conclure et consommer le mariage ; mais jamais heure de leur vie n’aura été plus mal employée. Oui, qu’ils meurent de faim, qu’ils mendient, qu’ils volent, peu m’importe, je ne leur donnerai jamais un sou. »
Ces mots firent tressaillir Jones ; il se leva brusquement : « Excusez-moi, monsieur, s’écria-t-il, j’ai besoin d’être seul.
— Allons, allons, ami, dit le quaker, ne t’abandonne pas à ta douleur. Tu le vois, il y a dans le monde d’autres malheureux que toi.
— Je vois, reprit Jones, qu’il y a dans le monde des insensés, des méchants, des furieux ; mais souffrez que je vous donne un conseil. Envoyez chercher votre fille et votre gendre, recevez-les dans votre maison, et ne soyez pas, vous-même, l’unique cause du malheur de celle que vous prétendez aimer.
— Moi ! l’envoyer chercher, elle et son mari !