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CHAPITRE VI.

fut conclu dans l’espace de deux jours. Il ne restoit plus, avant de recourir au ministère du prêtre, qu’à employer celui du notaire, pour la rédaction de l’acte de mariage ; et cette formalité exigeoit du temps. L’impatient écuyer offrit de se lier sur-le-champ par tous les engagements possibles, plutôt que de différer d’un instant l’union du jeune couple. À voir l’excès de son empressement, on eût dit qu’il étoit le principal intéressé dans cette affaire. Sa vivacité naturelle ne l’abandonnoit, en aucune occasion. Il ne formoit pas un projet, qu’il n’en poursuivît l’exécution avec autant d’ardeur, que si la félicité de toute sa vie eût dépendu de la réussite.

Il est probable que M. Allworthy, toujours prêt à faire le bonheur des autres, auroit cédé aux importunités réunies de l’écuyer et de son futur gendre, si l’aimable Sophie n’avoit pris soin de rompre le traité sans retour, et de frustrer les gens d’église et les gens de loi, de la taxe qu’ils ont coutume d’imposer sur la propagation légitime de l’espèce humaine.