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CHAPITRE V.

et demain, si elle mouroit, elle le laisseroit… à qui ? à un étranger peut-être !

— Ma tante est très-vive, et je ne réponds pas de ce qu’elle pourroit faire, dans la chaleur d’un premier mouvement.

— Vous ne répondez pas ? Eh ! qui de nous deux a excité sa colère ? qui de nous deux, je vous prie ? Ne disputiez-vous pas contre elle, avant que j’entrasse dans la chambre ? N’avez-vous pas été l’unique cause de notre querelle ? Depuis nombre d’années, je n’ai eu de différend avec ma sœur qu’à votre sujet ; et maintenant vous vous en prenez à moi, comme si j’étois cause de ce qu’elle va laisser son bien à des étrangers ! Fille ingrate ! voilà donc la récompense de mes soins ! voilà le prix que vous gardiez à ma tendresse !

— Mon père, au nom du ciel, si j’ai été par malheur la cause d’un différend entre vous et ma tante, faites en sorte de vous réconcilier avec elle. Ne la laissez point sortir de votre maison, dans un accès de colère. Elle a un excellent cœur ; quelques mots affectueux suffiront pour l’apaiser. Je vous en supplie, mon père, ne la laissez point partir ainsi !

— Fort bien, c’est-à-dire qu’il faut que j’aille me jeter à ses pieds, et lui demander pardon de votre sottise, n’est-ce pas ? Vous avez perdu la trace du lièvre ; c’est à moi de la retrouver… Si