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TOM JONES.
est souvent le partage des plus sottes d’entre elles.
CHAPITRE IV.
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PORTRAIT AU NATUREL DE LA FEMME D’UN GENTILHOMME CAMPAGNARD.
L’écuyer, après avoir crié à tue-tête, reprit haleine et se mit à déplorer en termes pathétiques la dure condition des hommes, toujours en butte à la persécution de quelque démon femelle. « Je pensois, dit-il à Sophie, que feu votre mère avoit mis ma patience à une assez rude épreuve ; ne voilà-t-il pas que votre damnée tante s’avise aussi de me faire enrager ? Au diable tout le sexe. Je veux être pendu, si je consens désormais à en être le martyr. »
Sophie, jusqu’au funeste projet de mariage, avoit vécu dans un parfait accord avec son père. Cette harmonie n’étoit troublée de temps en temps, que par la nécessité où elle se trouvoit