à son père, ou à qui que ce soit au monde ?
— Mon frère, répondit mistress Western du ton le plus dédaigneux, je ne puis vous exprimer le mépris que m’inspire votre politique, en tout genre. Et moi aussi, j’en appelle à ma nièce. Dites, ma chère, vous ai-je enseigné la désobéissance ? Ne me suis-je pas efforcée de vous donner une juste idée des diverses relations que la société a établies entre les hommes ? N’ai-je pas pris des peines infinies, pour vous apprendre que la loi de nature enjoint aux enfants d’obéir à leurs parents ? Ne vous ai-je pas cité ce que Platon dit à ce sujet ? Quand je me chargeai de votre éducation, vous étiez dans une telle ignorance de vos devoirs, qu’à peine aviez-vous une légère idée des rapports qui existent entre une fille et son père.
— C’est un mensonge ! ma Sophie n’étoit point assez sotte, pour être parvenue jusqu’à l’âge de onze ans, sans savoir quels rapports il y avoit entre son père et elle.
— Vous n’avez pas le sens commun, mon frère, et je dois vous dire que la grossièreté de vos manières mériteroit des coups de bâton.
— Eh bien ! donnez-m’en, si vous vous en sentez capable. Votre nièce que voici, ne demandera pas mieux, je pense, que de vous aider.
— Mon frère, malgré le mépris inexprimable