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CHAPITRE I.

Dans ces différentes comparaisons de la vie humaine avec le théâtre, on n’a envisagé que la ressemblance entre les acteurs. Personne, si nous avons bonne mémoire, n’a pensé aux spectateurs qui ont aussi, entre eux, des rapports sensibles. Dans le vaste théâtre du monde, les amis, les ennemis sont assis pêle-mêle. On y entend des acclamations, des applaudissements, des murmures, des sifflets : c’est l’image d’une représentation théâtrale.

Éclaircissons cette pensée par un exemple. On se rappelle la scène peinte d’après nature, dans le douzième chapitre du livre précédent, où Black Georges s’enfuit avec les cinq cents guinées de son bienfaiteur, de son ami. Figurons-nous cette scène au théâtre, et considérons l’impression qu’elle produit sur les divers spectateurs.

Ceux de la dernière galerie ne manquent pas de l’interrompre par des huées, et par des cris d’indignation.

Un étage plus bas, elle est accueillie avec la même horreur, mais avec une censure moins

    Perform the parts thy Providence assign’d,
    Their pride, their passions, to thy ends inclin’d :
    A while they glitter in the face of day,
    Then at thy nod, the phantoms pass away ;
    No traces left of all the busy scene,
    But that remembrance says — the things have been !

     The Deity.