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bien méprisable ; il faut qu’elle manque entièrement de cette fierté d’ame, de ce juste orgueil, attribut distinctif des créatures humaines, pour consentir à descendre au niveau des animaux les plus vils, pour immoler tout ce qu’il y a en elle de grand, de noble, de céleste, à un désir brutal qu’elle partage avec les êtres les plus abjects ; car sans doute il n’en est pas une qui ose chercher son excuse dans la passion de l’amour : ce seroit s’avouer le pur instrument des plaisirs de l’homme. L’amour, de quelque façon qu’on en corrompe et dénature le sens, s’il part d’un principe honnête, est une passion louable. Il n’arrive guère qu’il soit très-vif, sans être réciproque. Aussi l’Écriture, en nous ordonnant d’aimer nos ennemis, ne nous prescrit-elle pas d’avoir pour eux cette tendre affection que nous portons à nos amis, encore moins de leur sacrifier notre vie, et ce qui doit nous être beaucoup plus précieux, notre innocence. Or, une femme raisonnable n’a-t-elle pas le droit de regarder comme un ennemi, l’homme qui ne craint pas de l’exposer à tous les maux que je viens de décrire, et qui veut se procurer, aux dépens de sa victime, une jouissance aussi grossière que fugitive ? N’est-ce pas en effet sur la femme seule que l’opinion fait retomber tout le poids du malheur et de la honte ? Un amant, dont le devoir est de cher-