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leur enseigne à s’en affranchir, dans l’habitude de la vie.

M. Square se trouvoit à l’église, le dimanche où la robe de Molly causa le tumulte dont on a parlé. Il y remarqua, pour la première fois, cette paysanne, et fut si frappé de sa beauté, qu’il proposa le soir à ses élèves de changer le but de leur promenade, dans l’espérance de revoir Molly, en passant devant sa demeure. Comme il ne fit part alors de son dessein à personne, nous n’avions pas jugé à propos d’en instruire le lecteur.

Le péril et les obstacles constituoient, en bonne partie, ce qu’il plaisoit à M. Square d’appeler l’inconvenance des choses. La difficulté qu’il prévoyoit à séduire cette jeune fille, la crainte du ridicule qu’imprimeroit à son caractère la découverte d’une coupable intrigue, étoient pour lui un frein puissant, et l’on peut croire qu’il n’eut d’abord d’autre intention, que de s’amuser des riantes idées qu’excite en nous la vue de la beauté. Les hommes les plus graves en apparence, se plaisent quelquefois à en récréer leur esprit, après de sérieuses études. C’est dans ce dessein qu’ils gardent au fond de leur cabinet, loin de tous les regards, certains livres, certains tableaux, et qu’ils font souvent de certains mystères de la philosophie naturelle, le principal sujet de leurs entretiens.

Mais quand le philosophe apprit, un ou deux