perfide. Sa haine pour Jones surpassoit peut-être celle de Thwackum. Il imagina un moyen plus sûr de le perdre dans l’esprit de M. Allworthy.
Le lecteur n’a point oublié les différentes scènes de la perdrix, du petit cheval, et de la bible, décrites au second livre de cette histoire. Elles avoient plutôt fortifié qu’affaibli l’affection de M. Allworthy pour Tom ; et l’on conviendra qu’elles auroient affecté de la même manière toute personne capable d’apprécier l’amitié, la générosité, la grandeur d’ame, ou douée enfin de quelque sentiment de bonté.
Square avoit bien jugé l’impression favorable produite sur le digne écuyer par ces diverses preuves de l’excellent naturel de Tom. Le philosophe savoit à merveille en quoi consiste la vertu, quoiqu’il ne se montrât pas toujours très-soigneux de la mettre en pratique. Quant à Thwackum, nous ne pourrions dire pourquoi la même idée n’entra point dans sa tête. Accoutumé à voir Tom sous un jour désavantageux, il se persuadoit que M. Allworthy le voyoit du même œil que lui, mais qu’un fol entêtement l’empêchoit d’abandonner cet enfant, jadis l’objet de toute sa tendresse, et de reconnoître ainsi tacitement son erreur.
Square saisit l’occasion de porter à Jones le coup le plus cruel, en donnant aux incidents que