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de prudence ou de sagacité, commettroient une grande injustice, et payeroient d’ingratitude l’importante confidence que nous voulons bien leur faire.

Les erreurs palpables de Thwackum, servoient beaucoup à pallier les erreurs opposées de Square. L’écuyer ne voyoit pas moins les secondes que les premières, et les condamnoit également : toutefois il se flattoit que ce qui surabondoit chez l’un des instituteurs, corrigeroit ce qui manquoit à l’autre, et que les enfants, aidés de ses secours particuliers, puiseroient dans leurs leçons de solides principes de religion et de vertu. Si le succès ne répondit pas à son attente, il faut s’en prendre sans doute à quelque vice de son plan d’éducation. Nous laissons au lecteur la liberté de deviner, s’il peut, en quoi il péchoit. Loin d’avoir la prétention de peindre dans cette histoire des caractères parfaits, nous voulons qu’on n’y en trouve aucun dont la nature humaine n’offre le modèle.

Les détails que nous venons de donner expliquent assez, ce nous semble, la différence d’opinion et de conduite du philosophe et du pédagogue, à l’égard des deux enfants. Elle avoit encore une autre cause qui mérite, par son extrême importance, d’être exposée dans un chapitre à part.