Page:Fielding - Tom Jones ou Histoire d'un enfant trouvé, tome 1.djvu/189

Cette page a été validée par deux contributeurs.

posa Thwackum. Ce Thwackum étoit agrégé d’un collége où il avoit presque toujours résidé, et jouissoit d’une haute réputation de piété, de science, et de vertu. Il dut, selon toute apparence, à ces précieuses qualités la recommandation de l’ami de l’écuyer, qui avoit d’ailleurs des obligations personnelles à sa famille, la plus considérable d’un bourg qu’il représentoit au parlement.

Thwackum, au premier abord, plut extrêmement à M. Allworthy. Notre respectable gentilhomme trouva qu’il ressembloit de tout point, au portrait qu’on lui en avoit fait. Ce n’est pas qu’après une connoissance plus approfondie, il ne remarquât en lui des défauts, dont il auroit souhaité qu’il fût exempt ; mais comme ces défauts paroissoient plus que balancés par ses bonnes qualités, il ne crut pas devoir le congédier : et, dans le fait, un pareil procédé n’auroit pas été suffisamment justifié ; car il ne faut pas s’imaginer que Thwackum se montrât à M. Allworthy, tel qu’on le voit dans cette histoire. Nos lecteurs se tromperoient aussi, s’ils pensoient que la plus intime liaison avec le théologien, les eût mis en état de découvrir ces foiblesses, qui n’ont pu échapper à notre profonde pénétration. Ceux qui, séduits par une vaine présomption, s’aviseroient de reprocher à M. Allworthy un manque