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compagnons de fête dans son genre, ce sont, de bons garçons parfois, mais vaniteux.

— Le seul point noir, dans ce monsieur Luc, c’est qu’il peut entraîner l’attention de Mademoiselle Foubry, et nous serons les toutous qu’on laisse derrière.

— Qu’à cela ne tienne ! répliqua négligemment Francis, tu ne veux pas l’épouser ?

— Non… toi non plus ?

— Nullement.

Ils répartirent tout haut, presque ensemble :

— Allons, cela va bien.

Francis ajouta :

— Nous n’avons qu’à continuer notre manière de faire comme par le passé.

— Et à causer avec les dames Foubry avec les droits que nous donne la priorité.

Et chacun alla se mettre en smoking pour briller le soir aux yeux de Sylviane, afin de tenter d’éclipser Luc Saint-Wiff.

Les dames Foubry allaient rarement au Casino, mais ce soir-là, Sylviane s’était laissée arracher la promesse d’assister à un spectacle suivi de danse, que l’on donnait au profit d’une œuvre.

Son entrée fit sensation.

Elle s’assit entre son père et sa mère, sans paraître s’apercevoir des murmures d’admiration que soulevait son passage.

Son visage s’éclairait sous une pensée heureuse et sa mère même, la regardait émerveillée par sa beauté nouvelle.

La revue que l’on jouait se termina rapidement et la danse fut organisée.

Sylviane n’eût pas plutôt quitté sa chaise qu’elle fut entourée et sollicitée par des danseurs nombreux. Au premier rang, Louis Dormont et Francis Balor se prévalaient d’une intimité apparente pour obtenir d’elle, l’honneur de la faire danser.

Sylviane ne se pressait pas. Avec grâce, elle plaisantait, gagnant du temps, espérant apercevoir Luc. Il se montra enfin, mais ne demanda rien. Il se contenta de la saluer et s’approcha de