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— Qu’y a-t-il encore ?… questionna Luc intrigué.

— Ce n’était pas utile de dévoiler cela maintenant… intervint Sylviane.

— J’y tiens beaucoup… répliqua le colonel Foubry.

Il entreprit le récit de l’acte généreux de Sylviane.

Luc écoutait avec émotion, et quand le colonel eut fini, il dit en regardant profondément sa fiancée :

— Vous êtes belle… bonne et généreuse…

— Mais non… riposta la jeune fille confuse… et je ne suis que juste… Pouvais-je prendre la situation d’un père de famille, alors que vous me donnez de part votre tendresse, une place si enviable ?… j’ai réfléchi que ce serait d’un égoïsme monstrueux… que de vouloir tout conserver.

Luc baisa doucement les mains de sa fiancée et murmura :

— Tout le bonheur dont je voudrais vous combler est supérieur à celui dont je dispose…

— Mon cher Luc… balbutia Sylviane attendrie.

À partir de cette heure, l’entente des fiancés fut complète. Luc se promit de ne pas perdre de vue le ménage d’artistes dont lui parlait la jeune fille. Il admira le courage dont ces braves jeunes gens faisaient preuve.

Entr’autres propriétés que Luc possédaient, il y avait une petite maison dans le Var, au bon soleil, et il demanda à Sylviane s’il pensait que la famille Vidal l’habiterait volontiers jusqu’au rétablissement du malade.

Sa fiancée, les yeux humides d’émotion répondit :

— Je pense qu’ils accepteront avec bonheur… c’est une offre inespérée pour eux. Si vous saviez quelle rue ils habitent et comme c’est étroit chez eux…

— Là-bas… à Agay… reprit Luc… il y a un jardinet avec des mimosas… et les enfants pourront s’y ébattre du matin au soir…