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d’auteur deviendront importants et ce sera une bien grande satisfaction pour moi… et une compensation légitime pour vous…

Sylviane ne répondit pas. Elle ne voulait pas encore dévoiler son dessein. Elle réservait son secret pour la fin de la visite afin de ne pas troubler l’artiste dans ses explications, au sujet du travail de la veille.

Madame Vidal s’assit au piano et pendant deux heures, la partition se déroula.

L’artiste faisait ressortir tel passage qu’il avait perfectionné, afin de souligner, sa collaboration consciencieuse. Sa probité de compositeur tenait à le lui montrer, mais Sylviane s’en souciait peu, étant donné le but qu’elle envisageait.

Quand tout fut joué, Vidal s’écria :

— Que pensez-vous ?

— C’est admirablement adapté…

— Vous voyez que nous avons tiré un parti excellent de ce que vous nous avez apporté… Il manque un motif un peu plus grave… mais je le composerai…

— Ne vous fatiguez pas encore… J’ai là de quoi choisir…

— Encore !… mais vous avez travaillé étonnamment !…

— C’était le début… les idées affluaient… répondit Sylviane en souriant… J’ai là aussi quelques offres qui me sont adressées. Il me semble que vous pourriez y satisfaire…

— Mais c’est à vous que vont ces offres murmura l’artiste étonné.

— Je pense que vous serez plus capable que moi d’y pourvoir… posa simplement Sylviane… Vous possédez votre métier et vous savez ce qui conviendra… vous avez du temps et je n’en vais plus avoir du tout… Mon mariage est la semaine prochaine… et j’ai bien des préparatifs à terminer…

— Vous êtes trop bonne… mademoiselle… dit le musicien gravement. Je veux bien regarder ces demandes et j’essaierai d’y satisfaire… mais ce