Page:Fiel - Trop belle, 1926.djvu/125

Cette page a été validée par deux contributeurs.

— Elle t’aime… et elle a osé te le faire savoir parce qu’elle a eu un soupirant qui te valait… elle n’avait donc pas l’air d’abdiquer sa fierté… et elle ne te prenait pas comme pis-aller.

— Que de dignité dans l’âme d’une jeune fille !

— Dis donc… fit Madame Bullot en tapant sur les doigts de son neveu avec un journal… te figures-tu qu’il n’y ait que les hommes, ayant le sentiment de l’honneur ?

— Ma tante… je puis aller voir mademoiselle Foubry je serai reçu avec tout ce que vous me promettez ?

— Mon neveu… Sylviane est fort occupée pour le moment… elle va au concert…

— Elle aussi… quelle est cette épidémie ?

— Tu vas venir aussi…

— Moi !

— Mais oui… pour m’accompagner… je t’attendais…

— Bon… je me laisse faire…

— C’est pour voir Sylviane… beau masque…

— Vous devinez tout ma tante… Mais qu’a donc ce concert pour qu’on se dérange ainsi ? Je vous ai connue assez dédaigneuse de ces hautes joies…

— On change…

— Je m’en aperçois… Et de nos relations qui ont bien changé aussi… savez-vous qui c’est ?

— Non…

— Les Dormont et Balor…

— Et il paraît qu’ils sont mariés…

— Oui… et ils ont un air heureux… je vous assure… ils sont charmants…

— Tiens… tiens… toi aussi… tu changes… on voit que tu n’es plus jaloux… Je constate que vous ne vous êtes pas jeté des oignons de tulipes à la tête…

— Oh ! non… ils ont été bons garçons au possible…

— Je crois bien !… ils nous ont donné ton adresse !

— Quelle étourderie j’ai commise là… ma tante !…

— Un peu plus ce serait devenu du drame…