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Eux, donnaient leur adresse.

Sylviane lisait avec un visage qui s’épanouissait. Elle ne se doutait guère que les deux inséparables lui donneraient cette marque d’intérêt et de divination. Ils avaient senti confusément qu’une situation insolite existait et au risque d’être taxés d’impudents, ils essayaient d’éclairer celle qu’ils jugeaient l’intéressée.

Il est fort probable qu’un seul n’eût pas osé s’avancer, mais à deux, ils s’étaient stimulés.

Ils terminaient leur lettre en présentant leurs excuses de se mêler de ce qui ne les touchait pas, mais ils avaient remarqué tant de souci dans le visage de Luc et tant de stupéfaction et de joie quand il avait entendu que Mademoiselle Foubry n’était pas mariée qu’ils avaient cru bien faire en essayant d’amener la clarté !

Sylviane se sentait dans un état inexprimable. Enfin Luc était retrouvé et le dénouement allait avoir lieu au moment où elle n’y comptait presque plus.

Le colonel et Madame Foubry, bénirent eux aussi l’heure qui s’annonçait.

Sylviane se promit de répondre à la lettre des deux amis sitôt qu’elle aurait vu Madame Bullot chez qui elle se rendit sans tarder.

— J’ai des nouvelles ! devinez qui me les envoie ! Et comme un événement arrive rarement seul, Madame Bullot s’écria, elle aussi :

— J’en ai également ! mais les miennes sont de Luc… et j’ai son adresse !…

Après une seconde d’émotion, Sylviane et la vieille dame s’embrassèrent et se communiquèrent leurs lettres respectives.

Luc, aussitôt après sa rencontre avec Dormont et Balor avait écrit sans tarder à sa tante.

Il la conjurait de lui donner des explications.

Madame Bullot s’enchantait du bonheur de Sylviane et dit en tenant les mains de la jeune fille :

— Voilà tous vos maux terminés… ma chère enfant… Luc ne va pas être long à revenir… Cependant… il attendra ma lettre.