Page:Fiel - Trop belle, 1926.djvu/118

Cette page a été validée par deux contributeurs.

lité ou presque, des relations de la famille, se trouvait à la campagne.

Sylviane était donc relativement seule pour ressasser ses pensées.

Annette ne se trouvait pas à Paris non plus. Sa grand’mère possédait une propriété dans les environs de Paris et ces dames s’y étaient rendues dès leur retour de Vichy.

Elles avaient invité Sylviane à séjourner quelques jours près d’elles, mais elle n’avait pas accepté, ne se sentant à l’aise nulle part. Une agitation croissante l’ébranlait et elle ne savait plus que devenir dans le doute horrible qui la brisait.

Madame Bullot n’était pas moins tourmentée.

Elle jugeait que les événements tournaient de façon bizarre et elle plaignait Sylviane.

Roger de Blave était resté à Vichy, l’état de sa jambe ne permettant pas encore le transport.

Enfin, Madame Bullot reçut une lettre de Luc. Elle ne connaissait pas trop son écriture, mais elle devina tout de suite que ce devait être de lui.

Elle eut une exclamation de satisfaction, et monologuant selon sa coutume, elle décacheta la missive :

« Par le timbre… il est à l’étranger… pourvu qu’il me donne son adresse !… Allons… que dit-il ? Il me reproche de ne pas lui avoir écrit !… c’était à prévoir… Comment aurais-je fait ?… quoi… Il en a conclu que c’était parce que Sylviane était fiancée à Roger de Blave… La conclusion est assez logique… mais elle n’a pas eu lieu… Il a l’air désespéré… Non… mon neveu… votre Sylviane n’est pas fiancée… et elle vous attend avec impatience… Ah !… il est en Écosse… décidément il y tenait… De là… il ira en Hollande… Mais son adresse, son adresse !… elle n’y est pas ! Sapristoche ! Qu’allons-nous devenir ?… Dieu du Ciel ! que faire ? Enfin… il vit… c’est toujours un point. Naturellement il trouve que c’est inutile que je le renseigne du moment qu’il croit Sylviane à la veille de se marier… Je ne lui ai jamais écrit… et il se demanderait pourquoi commencer… Quelle