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c’est que votre vivacité d’esprit… votre finesse… sont en accord parfait avec mes tendances…

— Merci monsieur…

— Mais je suis gentleman-farmer… mademoiselle… et pouvais-je… raisonnablement… vous offrir de partager ma vie ?

— Mon Dieu… je ne puis guère juger quelle utilité peuvent être les qualités dont vous me gratifiez généreusement… pour devenir fermière…

Sylviane riait de toutes ses dents.

— Ne vous moquez pas… mademoiselle… Je me serais accommodé à votre intelligence… Une intelligence est toujours utile et elle trouve sa place dans les plus petits détails… mais ce qui m’a effrayé en votre personne… c’est votre beauté…

— Oh !… protesta Sylviane sérieusement.

— Ne vous défendez pas… vous êtes terriblement belle… et comment aurais-je pu soutenir le rôle de mari d’une femme qui n’a qu’à paraître pour entraîner les cœurs ?

— Comme vous exagérez !…

— Hélas ! non… Votre beauté s’impose… Tenez !… vous auriez eu simplement un peu d’eczéma sur le visage que je vous épousais sans tarder !…

— Oh ! quelle horreur !… s’écria Sylviane au comble de l’amusement.

— Je veux une femme charmante… mais sur laquelle personne ne se retournera…

— Vous la trouverez… monsieur Dormont…

— Elle est trouvée… mademoiselle… c’est la sœur de mon ami Balor… elle s’appelle Ninette…

— Vous l’aimez ?

— Je l’adore…

En prononçant ce mensonge capital, Louis Dormont se disait : Pourvu que Ninette me plaise…

— Je vous félicite… monsieur… et forme des vœux pour votre futur bonheur.

— Je vous adresse les mêmes… mademoiselle… et rends pleinement justice à M. Roger de Blave qui a tout ce qu’il faut pour vous rendre heureuse.

— Mais monsieur… je ne suis nullement fiancée avec M. de Blave…