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— Doux Jésus ! hurla Justine. Il appelle ses parents Robert et Jeanne !

— Je m’appelle bien Bob, moi. Personne ne se prive de m’appeler Bob. Ce n’est pas parce que papa et maman sont des parents qu’ils n’ont plus de nom.

— Et le respect ? glapit Justine.

— Quand je vous appelle Justine, je ne vous manque pas de respect.

La cuisinière se rassit encore une fois, les yeux comme des billes.

— Il a réponse à tout, comme sa sœur, s’apeura Sidonie. Qui donc que vous avez fréquenté dans cette campagne d’où vous revenez ? au moins des vilains hommes à casquettes.

— Mais oui.

— Là, quand je le disais ! s’écria triomphante la fine Sidonie.

— Oui, leurs casquettes leur allaient bien mal… c’étaient papa et M. Pirotte, dit Bob paisiblement.

— Le diable l’a ensorcelé ! cria Sidonie en se reculant.

— Mes bonnes femmes, prononça Bob j’espère que votre déjeuner ne sera pas brûlé… cela ne sent pas encore le soufre, mais cela empeste le gaz.

Et il s’en alla en sifflant comme un vrai garçon des rues.

Justine s’était précipitée vers le fourneau à