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— Non, parce qu’ils deviendront méchants avec toi, moi, maintenant, je mentirai.

— Oh ! Bob !

— Tant pis ! tu vas voir. En rentrant à Paris, je commencerai.

— Ce sera très laid… tu commettras des péchés affreux.

— Pas plus gros que les tiens. Tu nous as brouillés avec les Brabane, Justine et Sidonie sont tout le temps furieuses, M. Pirotte pleure son garde. Tu en as sur la conscience !

— C’est désolant, convint Suzette, mais je ne perds pas courage. Il me semble que tout tournera pour le mieux. Je sème du bon grain.

— Heuh ! heuh ! fit Bob en imitant son père.

Suzette, cependant était indécise. Elle voyait M. Pirotte soucieux et ne savait comment lui exprimer son regret. Elle voulait se le concilier avant l’entretien qu’il devait avoir avec son garde.

Elle le guetta et lui dit :

— Je voudrais vous parler, Monsieur, si je ne vous dérange pas ?

— Mais non, Suzette… tu es quelquefois intéressante quand tu ne bouleverses pas tout.

Suzette négligea cette allusion et commença :

— Je tiens à vous affirmer que je ne suis pas coupable de la scène d’hier, survenue chez votre garde. Je me plaisais beaucoup chez eux, et j’avais envisagé d’y passer quelque temps.

— Quoi… chez mon garde ?