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avait beau creuser sa cervelle pour trouver une solution, rien de précis ne lui venait. C’était plus ardu qu’un problème.

Suzette était forcée de s’en remettre au destin, et elle ne doutait pas de son secours.

En attendant, elle recevait chaque matin, un fardeau de recommandations de sa mère, des ordres de son père et des sarcasmes du bonhomme de neuf ans qu’était son frère.

On lui répétait sur tous les tons qu’elle était tolérée chez les Pirotte, par égard pour le restant de la famille.

Suzette supportait tout sans un mot. Cependant quand Bob lui disait :

— N’oublie pas de distribuer les vérités !

Elle répondait :

— Je ne cherche pas à en dire, mais quand je vois qu’un mensonge est trop gros, je déclare ma façon de penser.

— Malheureusement, elle ne fait pas le bonheur à tout le monde.

Suzette finissait par croire que la vie au milieu des humains était chose impossible. Elle préférait la société des animaux pour le moment.

Ils étaient simples comme la nature. Les chiens aboyaient, mais jamais contre leurs convictions. Quant aux chats, ils étaient d’une indépendance absolue et quand ils miaulaient c’était qu’ils avaient faim ; on était sûr qu’ils ne mentaient pas.

Aussi Suzette profitait-elle des promenades