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à répondre. Suzette en profita pour continuer le récit de ses exploits.

— J’ai voulu vous rendre service, et je suis allée rendre visite à ce neveu. Je dois dire qu’il manque de savoir-vivre. Il a gardé son chapeau sur son crâne, tout au long de notre entretien, et cependant, nous étions à l’ombre.

— Tu t’es occupée même de la politesse ! Qui le croirait !

— Vous me jugez à côté, tout simplement. Bref, je lui ai exprimé votre désir, j’ai traduit vos propres paroles, afin de lui démontrer que ce champ était gênant dans les vôtres, qu’il faisait tache.

— Quoi ! quoi ! s’exclamait M. Pirotte dont le tic sautait sans arrêt comme un ressort.

— Alors, Monsieur, vous aurez ce champ, grâce à la vérité. Et vous pouvez garder vos poires, vos pommes et vos grâces. Le neveu est prêt à vous être agréable et il viendra demain s’entendre avec vous.

— Tu… tu…

— Turlututu ! oui, Monsieur, l’affaire est arrangée.

— Je ne rêve pas ?

— Non, Monsieur. Je vous laisse à votre émotion, je vais aller aider la fermière à distribuer le lait. Il y a de quoi s’occuper ici.

Suzette courut aux bâtiments de la ferme pendant que M. Pirotte essayait de vaincre sa stupéfaction.