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des épuisettes et autres bénéfices des pêcheurs expérimentés.

Mme Pirotte aurait voulu causer avec Suzette toute la journée, mais cette dernière s’y prêtait mal. Voulant être agréable à ses parents, elle s’efforçait de parler le moins possible, afin d’éviter quelques intempérances de langue.

Quand elle était fatiguée de courir avec le chien, de jouer avec les chats, de donner à manger aux poules, elle revenait s’asseoir sagement près des deux dames, avec un ouvrage.

Elle entendait, malgré soi, quelques bribes de conversation et elle sut ainsi que M. et Mme Pirotte flattaient une vieille dame du pays qui possédait un champ qu’ils désiraient. C’était une enclave dans leurs terres et cette parcelle de terrain déparait l’étendue dont ils étaient propriétaires.

Ils lui promettaient des fruits de leur verger, des légumes de leur potager, du bois de leur forêt afin de l’amadouer et de l’amener à leur vendre cette friche.

Suzette avait accompagné sa mère et Mme Pirotte, alors qu’elles étaient allées lui porter une botte de radis roses et M. Pirotte devait retourner chez elle pour l’aider dans la formule d’une lettre.

Puis, Suzette y avait été envoyée seule, avec une jatte de crème.

Quand elle en était revenue, elle avait rencontré M. Pirotte :