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— Je ne sais pas si j’ai des idées aussi saugrenues qu’on veut bien le propager. Je les crois justes et n’y peux pas grand’chose… J’essaie de ne pas déformer la vérité. Mais, ajouta-t-elle, sans transition, en feignant d’examiner plus attentivement son interlocuteur, cela doit bien vous gêner çà ?

— Quoi, çà ?

— Çà… répéta Suzette en imitant le tic de leur hôte.

M. et Mme Lassonat se crurent subitement au sommet d’un bûcher flambant, tandis que M. Pirotte assez coléreux, ouvrait des yeux exorbités.

Quand le sang-froid fut revenu à M. Lassonat, il s’écria :

— Tu n’es qu’une insolente et méchante enfant ! Je n’ai jamais vu une fillette aussi désagréable et aussi insociable !

— C’est vrai, murmura le pauvre M. Pirotte, j’ai ce malheureux tic survenu à la suite de convulsions, mais qu’y puis-je ?

— Eh ! rispota Suzette, non sans désinvolture, j’ai des idées que personne n’a…, qu’y puis-je ?

La colère de M. Pirotte fut tuée net. Il éclata de rire ainsi que sa femme.

— Tu as de l’esprit, fillette !

Mme Lassonat remerciait le Ciel de ce que l’incident se fût terminé de cette manière.

M. Pirotte continua :