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importante et M. Lassonat tenait beaucoup à rester en bons termes avec son convive.

Suzette et Bob furent prévenus de cette visite et il leur fut recommandé d’être muets mais souriants sans plus, et de ne parler que pour dire bonjour et merci.

Ils promirent sans difficultés d’être sages.

M. Lassonat crut devoir insister en ajoutant qu’il tenait beaucoup à la sympathie de ce monsieur qui avait toujours été un bon client.

Il s’adressa spécialement à Suzette :

— Je te prie de ne pas révéler à M. Primicat qu’il est laid, si par hasard, tu ne le trouvais pas beau.

— Il est probable, répliqua Suzette, qu’il ne me demandera pas mon avis sur son physique sans quoi, je répondrais selon mon jugement.

— Je te prie de réserver ton jugement !

Suzette se tut tandis que son père reprenait :

— Tu te crois donc une perfection ! le scandale Brabane suffit.

— C’est-à-dire que ce n’est nullement de ma faute si Mme Brabane a des enfants qui ne sont pas montrables, tandis que moi, j’ai l’avantage d’avoir un visage qui ne se remarque ni en b{ien, ni en mal.

{M.|Lassonat}} dut convenir en son for intérieur, que Suzette voyait juste.

M. Primicat arriva. C’était un homme grand, fort, avec un rire jovial.

Le dîner se passa correctement. Les enfants