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Mme Brabane avait pris le parti de se taire, rentrant sa fureur afin de connaître les diverses appréciations des Lassonat sur le compte de sa famille.

Elle siffla entre ses dents :

— Et toi, que penses-tu de Marie ?

Suzette ne remarqua pas que la colère de Mme Brabane augmentait, et elle avoua en toute innocente vérité :

— J’aime beaucoup Marie qui est très bonne fille… elle accepte toujours les rôles dont personne ne veut…., ainsi cela lui est égal d’être la nourrice quand on joue à la dame.

La fureur de Mme Brabane éclata comme une grenade :

— Et tu oses… tu oses me dire tout cela !

Elle avait croisé les bras et elle s’avançait menaçante vers Suzette.

Cette dernière recula.

— Oh ! Madame, je croyais que vous seriez attendrie par mes explications.

— Cette enfant est folle ! hurla Mme Brabane.

— Je m’en vais, Madame.

— Oui, va-t-en ! bégaya la pauvre femme qui comprenait qu’elle ne pourrait retenir les paroles de ressentiment qui lui sortiraient des lèvres.

Elle reprit :

— Il vaut mieux que tu t’en ailles, et que tu ne reviennes plus dans les mêmes conditions.