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Suzette était restée frondeuse, malgré ses projets de perfectionnement et elle répondit :

— Du moment que je m’informe de sa présence, c’est pour la voir.

— Bon, riposta Pulchérie sans que ses traits se détendissent, elle n’y est pas. C’est-y que vous êtes là sans vot’maman ?

— Vous voyez que personne n’est avec moi. J’attendrai Mme Brabane.

— Mamz’elle Marie est dans sa chambre qui fait ses devoirs.

— Très bien.

Délibérément Suzette se dirigea vers la chambre de Marie où celle-ci, penchée sur une table, s’appliquait à écrire.

— Bonjour Marie !

La fillette ne répondit pas tout de suite. Sa bouche arrondie, ses yeux agrandis, témoignaient de l’ahurissement qu’elle éprouvait de voir surgir soudainement son amie.

— C’est… c’est toi ? bégaya-t-elle, tandis que son visage s’épanouissait petit à petit.

— Oui, c’est moi, je ne suis pas un fantôme.

— C’est maman qui t’a demandé de venir ? bredouilla timidement Marie.

— Pas du tout ! J’avais le désir de parler à ta mère et je n’avais pas besoin d’invitation pour cela.

Suzette parlait comme une grande personne. Marie la regardait médusée, avec le retour d’un effroi dans les yeux.