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— Cela nous a valu de connaître Jeannot Balle.

— Oui, et sa maman en est ravie, mais il a fallu en multiplier des grâces pour le convaincre que nous n’étions pas des voleurs d’enfants… et que si j’avais ramené Jeannot du Luxembourg, c’était dans une bonne intention.

— Oui, mais tu étais encore un peu petite et tu ne comprenais pas encore bien les grandes personnes.

— Ah ! maintenant, je ne les comprends pas encore, mais je sais qu’elles sont difficiles à manier ! s’exclama Suzette avec un soupir.

Il y eut un silence entre les deux penseurs, puis Suzette reprit :

— Il est indispensable que les Brabane et les Lassonat soient de nouveau bien ensemble.

— Laisse-les en paix. Quand Ennemone Brabane voudra voir maman, elle connaît le chemin.

Suzette eut à peine un sourire en entendant Bob nommer presque avec irrévérence Ennemone qui était Mme Brabane.

Elle était trop absorbée par cette brouille qu’elle voulait dissiper.

Le lendemain, le jeune Jeannot Balle arriva. Sa bonne figure respirait la joie de vivre. Il sauta au cou de Suzette à qui sa reconnaissance était acquise depuis le jour où, cherchant son frère perdu, il avait été comblé par elle, de jouets inespérés.