Page:Fiel - Suzette et la vérité, 1933.pdf/26

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

— Mais c’est désolant d’être aussi coquet !

— Non, je dis la vérité, simplement.

— Quand t’es-tu trouvé beau ?

— Je ne me souviens plus du jour, mais il y a longtemps.

— Je croyais, murmura pensivement Suzette, que seules, les femmes étaient coquettes.

— Oh ! la la ! répliqua Bob, je me demande pourquoi ! La plupart du temps, elles sont si laides avec leur poudre et leurs lèvres rouges.

— Mais moi, je n’ai ni poudre, ni rouge, est-ce que je suis belle ?

— Tu n’es pas tout à fait aussi laide que Marie Brabane, répartit innocemment Bob.

Suzette en eut la respiration coupée.

Ce n’était pas la peine d’avoir causé un chagrin inutile aux amis de ses parents, pour être à peu près dans le même cas que leur fille.

Seulement les Brabane s’étaient montrés plus aimables qu’elle-même, et n’avaient pas riposté par la même franchise.

Suzette demeurait confondue et cherchait comment on pourrait sortir de cette impasse.

Si M. Brabane ne voulait pas devenir l’associé de M. Lassonat, ce serait fâcheux.

La malheureuse fillette, par son étourderie et son irréflexion, allait causer le malheur des siens. Cette pensée lui était insupportable. Il fallait absolument trouver un moyen de remédier à ce grave état de choses.

Elle demanda à Bob, bien qu’elle comprît