Page:Fiel - Suzette et la vérité, 1933.pdf/203

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

courage de Suzette qui a soutenu la vérité devant ces monstres. Il lui en a coûté à la pauvre petite !

Mme Brabane ne se lassait pas de fournir des détails, de vanter l’énergie, le sang-froid de Suzette.

Mme Lassonat tremblait de peur rétrospective et tenait Suzette serrée contre elle, comme si elle craignait qu’on ne la lui prît encore.

— C’est donc grâce à Suzette que mon mari a repris si vite ses projets d’association avec M. Lassonat. Pensez, chère amie, que cette malheureuse Suzette a dû dévisser une serrure, qu’elle a couru chez Mlle Duboul, et qu’elle est vite venue à la maison, où elle s’est presque évanouie d’inanition.

Mme Lassonat ne savait plus si elle entendait bien ! Elle se souvenait seulement que Suzette n’avait pas protesté quand on avait voulu la priver de vacances, et c’était grâce à elle qu’on les devait !

À son tour, elle informa Mme Brabane de ces détails :

— La pauvre Suzette ! mais c’est une fine diplomate ! elle savait que tout se dénouerait à point. Elle voulait me laisser le plaisir de vous amener Marie et celui de vous raconter tous ces événements pour réparer l’offense qu’elle m’avait faite. J’avais été profondément vexée, mais comment pourrait-on tenir rigueur à Suzette ! Heureusement que Suzette était allée avec