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tent de chez moi. Cette dernière a tout avoué en sanglotant. Elle a cassé la pièce de nougat en faisant la curieuse, et elle n’a même pas reconnu Jeanne d’Arc ! première punition. De plus, elle a laissé accuser sa compagne sans oser se nommer comme étant la coupable, d’où des remords affreux, et deuxième punition. Enfin, elle n’a pas gagné le gros lot, qu’elle ambitionnait fort… ce qui la punit trois fois ! C’est donc bien Suzette la seule gagnante ce dont je suis fort heureuse, car elle l’a doublement mérité. Aussi, n’ai-je pas perdu de temps pour vous annoncer cet acte de réparation.

— Que je suis soulagée, murmura Mme Lassonat… Suzette, pourtant, m’assurait qu’elle avait agi correctement et qu’elle ne connaissait pas la coupable.

— Je la connaissais ! dit Suzette gravement.

— Tu la connaissais ! s’écria Mme Lassonat.

— Pourquoi ne parlais-tu pas ? demanda M. Lassonat.

— Tu aurais dû te défendre tout de suite ! renchérit Mme Dravil.

— Non, parce que maman m’avait interdit de m’occuper de la vérité ce jour-là, de peur que je ne provoque des scènes. Ce serait certainement arrivé à cause de cette circonstance. J’ai donc tenu ma parole. Je n’ai pas voulu accuser Loulou, car je savais qu’elle se dénoncerait… elle est incapable de se conduire sans loyauté… et je l’avais vue soulever le dôme.