Page:Fiel - Suzette et la vérité, 1933.pdf/196

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

Mme Dravil s’en alla en renouvelant ses protestations de bonne amitié.

Quand Suzette rentra, Mme Lassonat n’attendit pas qu’elle eut enlevé son chapeau.

Elle l’entraîna dans sa chambre, et portes closes, elle lui dit :

Mme Dravil sort d’ici.

Elle s’interrompit, escomptant un tressaillement, une rougeur, une émotion quelconque.

Suzette resta de marbre et demanda, s’apercevant du silence de sa mère :

— Eh ! bien ?

— Tu n’as pas honte ?

— Honte de quoi ?

Mme Dravil est venue m’apprendre que l’on conteste la justice du lot que tu as gagné.

— Ah !

— On insinue que tu t’es glissée dans la salle à manger, que tu as soulevé le dôme de cette pyramide de nougat et que dans ta précipitation, tu l’as même démolie. Résultat : tu n’as eu aucune difficulté à nommer Jeanne d’Arc !

L’indignation de Mme Lassonat montait à mesure qu’elle citait les faits.

Suzette crut devoir la calmer :

— Ne t’affole pas, maman. Mes compagnes ont de l’imagination. Il y a erreur sur la personne je n’ai pas triché.

— On t’accuse !

— La vérité éclatera.