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réussite si parfaite a provoqué des contestations. Quelques-unes de ses compagnes l’ont accusée d’avoir usé de ruse, et Huguette l’ayant questionnée, elle ne s’est pas défendue.

Mme Lassonat était atterrée par cette nouvelle. Jamais, elle n’aurait pu s’imaginer que l’attitude de Suzette pût donner lieu à une semblable interprétation. On lui reprochait sa franchise, mais jamais un acte déloyal.

Elle répliqua :

— Vous me voyez toute surprise, ma chère amie, du soupçon qui se porte sur Suzette. En général, elle abuse d’une vérité un peu brutale.

— C’est ce que je me suis dit. Mais, cette fois, elle ne s’est pas justifiée, elle, qui d’ordinaire, proteste, sort la vérité de l’ombre, même quand on ne la désire pas, elle est restée muette devant la pièce brisée, comme devant son succès.

— Quelle étrange aventure ! Elle est au cours, sans quoi, je l’appellerais tout de suite.

— Je suis venue justement à une heure où j’espérais vous trouver seule. Ne m’en veuillez pas… j’estime qu’avec les enfants, il faut ne négliger aucune occasion de redressement.

— Je suis tout à fait de votre avis.

Et en soi, Mme Lassonat, trouvait que les futures vacances de Suzette étaient encore bien belles ! Ce dernier méfait la confondait.

La conversation battit de l’aile. Mme Lassonat avait hâte de se trouver en face de sa fille.