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réconciliation qu’offraient leurs amis, elle détour na la conversation pour lancer :

— J’irai remercier Mme Brabane dès demain.

— Ne te dérange pas, lui conseilla son mari, Mme Brabane doit venir au plus tôt pour confirmer l’invitation qui m’a été faite. En ce moment elle est fort occupée.

Suzette n’était nullement atteinte par ce que son père avait dit. Elle savait qu’elle devait avoir un peu de patience, et que son heure serait glorieuse aussi. Attendre, avec le bel espoir de la justice au cœur, n’est nullement désagréable.

Ce fut donc une heureuse soirée, bien qu’au fond de soi, la maman sentît quelque mélancolie en songeant que Suzette ne serait pas des leurs pour jouir de ces charmantes vacances.

Le lendemain Bob partit pour deux jours avec un groupe d’élèves de son collège et un professeur pour la visite d’un champ de bataille.

Suzette resta donc seule en compagnie de ses parents.

Alors que Mme Lassonat attendait Mme Brabane, ce fut Mme Dravil qui lui rendit visite.

La chère dame avait le visage moins gai que d’habitude et son amie lui en fit la remarque. Elle hésita, puis confia :

— Je me risque à vous parler de mon ennui… vous avez sans doute eu le détail de la réunion que nous avons donnée dernièrement. C’est Suzette qui a deviné la question posée. Or, sa