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— J’ai pensé à ceci : Suzette, nous ayant causé beaucoup d’ennuis, par suite de sa franchise sans ménagement, je crains qu’elle ne récidive et je suis résolu à ne pas l’emmener. Elle ira en compagnie de cousine Bertille, passer un mois à sa maison de campagne.

— J’irai te voir, murmura vivement Bob, et je t’écrirai, ma bonne petite.

Mme Lassonat se montra un moment déconcertée. Mais en réfléchissant, elle estima que son mari avait raison. Cette mésentente avec la famille Brabane avait jeté bien du trouble dans la maison.

Elle ne put cependant approuver tout de suite M. Lassonat et regardait Suzette qui gardait une contenance ferme.

— Tu comprends, poursuivait le père de famille, en s’adressant à sa fille, tu nous as fait du tort, une fois près des Brabane, et je ne tiens pas du tout à ce que nos rapports soient de nouveau brisés.

— Oui, papa, répondit Suzette d’une voix blanche.

— Tu reconnais tes torts ?

— Non, papa, riposta fermement Suzette, je suis contente d’avoir exprimé ma façon de penser, dans l’intérêt de Marie et de Paul.

— Elle est irréductible ! s’écria M. Lassonat, stupéfait pas cette paisible déclaration. Mme Lassonat ne releva pas cette exclamation. Trop heureuse de l’aimable moyen de