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— Je mens de temps en temps pour apprendre à prononcer de nouveaux mots.

M. Lassonat laissa tomber ses bras au long de son corps en murmurant :

— Décidément, il faut s’attendre à tout !

Bientôt tous les quatre furent assis à table et le repas commença, puis s’acheva presque dans le silence.

Suzette et Bob étaient sages, muets, parce qu’ils ne voulaient pas qu’on les expédiât hors de la salle à manger, avant que leur père eût parlé.

Enfin M. Lassonat prononça non sans émotion :

M. Brabane est venu me voir cet après-midi, et il m’a offert des capitaux pour agrandir mon affaire.

— Dieu soit loué ! s’écria Mme Lassonat.

Le cœur de Suzette battait à grands coups, mais elle ne dit rien.

— Ce n’est pas tout, poursuivit son père, il nous a aimablement invités, tous les quatre, à passer un mois ou six semaines, dans leur propriété des Charentes.

— Oh ! quel bonheur ! interrompit Mme Lassonat.

— Chic ! lança Bob.

— Ainsi Bob reverra son ami.

— Et Suzette pourra bavarder avec Marie, reprit Bob.

Il y eut un silence, que M. Lassonat rompit en disant :