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— Tu deviens un cours de morale, ma fille. Il n’y a rien de déshonorant dans le mot paternel que je trouve moins niais que « papa ». Il faut te moderniser sans quoi tes enfants ne te supporteront pas.

— Je les enverrai chez leur oncle Bob !

— Entendu ! j’en ferai des esclaves. En attendant je me réjouis pour mon « papère » qui est un bon et chic type.

— Oh ! Bob.

— Papère est très joli ! J’ai inventé ce mot et il tient du bébé et de l’homme. Cela peut se dire à tous les âges, tandis que je ne me vois pas, dans un salon, quand je serai ambassadeur, appeler M. Lassonat, papa ! Tu saisis, ma fille ?

À cet instant, Sidonie vint annoncer que le dîner était servi et Bob répondit :

— Nous y allons, nos cocktails sont terminés.

— Horreur ! s’écria Sidonie.

Et elle courut en hurlant dans la salle à manger pour avertir Madame que les « petits » prenaient des cocktails.

M. et Mme Lassonat se dressèrent comme des ressorts et apostrophèrent Suzette et Bob qui entraient.

— Comment ! malheureux, vous vous intoxiquez !

— C’est scandaleux ! cria Mme Lassonat, vous allez me donner tout de suite ces apéritifs !

Bob répartit tranquillement :