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— J’ai surtout l’air d’un idiot, quand je me promène avec ma bonne. Et quand on est dans la rue, tout le monde est de la rue. Je ne suis pas bête, et je saurai fort bien traverser une chaussée. Je suis prudent et je passe avec un groupe. Je garde le milieu et les gens autour de moi me servent de tampons et de pare-autos.

M. Lassonat rit, tandis que sa femme murmurait.

— Mon pauvre petit garçon.

— À qui parles-tu, maman ? demanda Bob, feignant de ne pas comprendre que c’était lui le petit garçon.

Et sa mère reprit.

— J’oubliais que tu étais un homme.

Bob se rengorgea.

— Et la suite de tes revendications ? interrogea de nouveau M. Lassonat.

— Quand nous sommes invités chez des personnes qui vous plaisent et ne me plaisent pas, je voudrais ne pas être forcé d’y aller.

— Je vois cela ! tu voudrais choisir tes camarades et tant pis, s’ils sont mauvais.

— Mais non, papa vous pourriez choisir mes camarades, mais je voudrais aller chez eux et leurs parents, quand cela me conviendrait. Et puis, pourquoi quand les parents sont brouillés, les enfants doivent-ils l’être aussi ? Ainsi, je m’entends fort bien avec Paul Brabane et je ne puis pas plus le recevoir, qu’il ne le peut.

— Oh ! ceci est la faute de ta sœur.