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marqué deux fois pour Suzette, et une fois pour moi. Avec aujourd’hui, ce sera trois pour ma sœur et deux pour moi. Donc, il y a beaucoup plus de bon que de mauvais.

Sidérés, les parents contemplaient leur fils qui feuilletait un carnet.

— Tu as l’audace d’inscrire nos remontrances.

— Mon Dieu, papa, il faut bien apprendre à se connaître. J’ai remarqué que Suzette se perfectionnait presque autant que moi. Peut-être ne l’auriez-vous pas cru, si je ne l’avais noté.

— Oh ! s’écria M. Lassonat à bout de souffle, perfectionner ! c’est-à-dire que nous sommes plus faibles !

— Donc, nous devenons plus forts, riposta Bob avec flegme. J’ai remarqué, continua-t-il, comme un magistrat, que la dernière admonestation qui m’a été faite, était hors de proportion avec la faute. J’avais taché mon livre, j’ai dû donner 3 francs. Ma paye hebdomadaire est de 4 francs.

— Tais-toi : interrompit M. Lassonat… ton livre coûte 30 francs et tu trouves que pour t’apprendre à avoir de l’ordre, c’est trop que te demander 3 francs !

— C’est trop pour moi qui gagne mon argent péniblement… riposta Bob tranquillement.

— Pé-ni-ble-ment ! que fais-tu pour cela ?

— Je dois être prêt tous les jours à 8 heures pour me rendre au collège. Je dois être propre, bien élevé, sans aucune faiblesse pendant sept