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manger, j’y ai trouvé une limace… Justine se néglige ou perd la vue.

Après avoir ainsi parlé, Suzette sortit dignement.

M. Lassonat s’adressa à sa femme :

— Tu ne toléreras pas que ta fille ait des impertinences semblables. Il faudra la punir.

— C’est une bonne fille, intervint Bob, mais de temps en temps, elle a quelque chose sous le chapeau.

— Hein ? quelle est cette expression ?

— C’est pour expliquer que l’on a l’esprit un peu fêlé.

— Je te croyais plus gentil pour ta sœur !

— Nous nous entendons fort bien, et tout est là… nous ne nous cachons pas nos défauts et nous avons bien des goûts semblables… ainsi, je suis de son avis pour trouver que maman a une vilaine robe.

— Oh ! s’écria Mme Lassonat, mes robes ne vous regardent pas ! j’ai les vêtements qui me plaisent :

— C’est nous qui devrions te conseiller, répliqua Bob, parce que tu ne te vois pas et que nous te voyons tout le temps.

— Ces enfants sont effroyables : lança Mme Lassonat dans une boutade.

— Mais non, maman, nous sommes comme les autres… nous avons du bon et du mauvais. J’ai d’ailleurs compté chaque fois que nous sommes insupportables. Pour huit jours, j’ai