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se montrait étourdie comme au temps de son enfance.

Elle répondait à peine aux questions que son père lui posait, touchant la réunion.

— Cette enfant est réellement insupportable ! finit par s’exclamer M. Lassonat excédé.

Suzette répliqua doucement :

— Oh ! mon petit papa, tu exagères un peu.

— Comment ! tu te permets de répliquer !

— Je veux me justifier. Tu me reproches de ne pas être présente aux questions que tu me poses, c’est possible. Mais je suis lasse de ma journée. Quand, toi, tu as mal à la tête, tu ne peux pas parler du tout.

— C’est inouï ! tu me fais la leçon ! Aussitôt dîner, tu iras dans ta chambre. Je finirai par prendre des dispositions fermes à ton égard. Je n’ai que des ennuis par ta faute. Je suis surpris que cela se soit si bien passé avec cousine Bertille, je m’attendais à une catastrophe.

— Pauvre papa… et tu t’es fait du souci, j’en suis sûre ?

À cette réponse qui pouvait paraître insolente, M. Lassonat leva les bras au ciel et murmura :

— C’est à désespérer ! Va dans ta chambre, Suzette, tu as vraiment besoin de repos. Cette réunion t’a excitée.

— Oui, papa… mais avant de m’en aller, je tiens à dire à maman que sa nouvelle robe d’intérieur lui va très mal. Ce violet cru lui jaunit le teint. Quant à la salade que nous venons de