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On dépouilla les papiers et celui de Suzette, était seul le juste.

— Oh ! Suzette a gagné, s’écria la maîtresse de maison, elle aura donc ce joli sac.

— Oh ! Madame, que je suis heureuse : le mien était justement tout usé.

Il y avait bien des regards d’envie vers le beau lot, mais comme il était gagné équitablement, on fêta la gagnante.

Seule, Huguette était soucieuse.

D’abord, elle était étonnée de la perspicacité de Suzette. Qu’elle eût trouvé si vite le nom de Jeanne d’Arc lui paraissait merveilleux, mais surtout, elle se repentait d’avoir montré à son amie, le nougat monté, sous son voile et d’avoir révélé qu’on poserait une devinette à son sujet.

Elle craignait que Suzette n’eût gagné trop facilement. Ce qui la tourmentait c’est qu’elle l’avait surprise près de la porte de la salle à manger.

Elle savait cependant que sa compagne était souvent citée pour son bon travail aux cours qu’elle fréquentait. Mais un doute lui restait.

Elle profita d’un moment, où pour un jeu, Suzette devait être hors de la pièce, pour venir la rejoindre et lui demander :

— Comment as-tu pu si aisément deviner que c’était Jeanne d’Arc ?

— C’était simple, riposta Suzette avec enjouement, ta maman nous ayant dit que nous connaissions tous ce personnage. Il fallait donc choisir