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— Justine et Sidonie, en revanche, étaient assez contentes, parce qu’elles se sentaient libres.

Mais cette vérité ne parut pas émouvoir Suzette, ni changer en irritation, l’attendrissement qu’elle éprouvait.

Sa joie intérieure l’illuminait. Pourtant, elle ne confia pas encore à Bob que l’on reverrait les Brabane. Du moment qu’elle-même avait demandé le secret, ce n’était pas pour le divulger.

Un soir sa maman lui annonça :

— Demain jeudi, vous irez chez Mme Dravil Bob et toi. Huguette et Jacques réunissent leurs amis et vous serez assez nombreux. Tu me ferais le plus grand plaisir en ne clamant pas la vérité à tort et à travers. Ta réputation dans ce sens grandit et tes compagnes se font une joie malicieuse de te faire parler. Cela me déplaît beaucoup. Je ne tiens pas à ce que tu te donnes un rôle ridicule, et qui ne te convient pas. C’est entendu, n’est-ce pas ?

— Oui, maman.

Suzette était déroutée par cette défense catégorique mais elle ne s’insurgea pas, ne voulant pas lutter pour conserver à la maison cette ambiance de paix vantée par Bob.

Elle se tairait donc chez Mme Dravil.

Le lendemain, Suzette joyeuse se rendit chez leurs amis en compagnie de Bob. Ils arrivèrent les premiers. Bob resta près de son ami, en attendant les autres invités et Suzette bavarda avec son amie.