Page:Fiel - Suzette et la vérité, 1933.pdf/163

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

donnait l’argent. Mais ils ne pourraient sortir de la maison avec leur vol.

Mlle Duboul avait candidement préparé son chèque pour les malandrins, mais elle se sentait une toute petite fille auprès de Suzette.

Il fut décidé que cette dernière ne se montrerait pas, afin que les hommes la crussent toujours sous clef.

Et Mlle Duboul en compagnie de M. Brabane attendit l’heure fatale.

Les hommes furent exacts. À dix-huit heures ils se présentèrent et leurs visages étaient radieux.

Quand ils reconnurent M. Brabane, ils furent un moment interloqués, car ils avaient pris rendez-vous avec lui pour le même jour, un peu plus tard.

M. Brabane, souriant, s’empressa de dire qu’il était un des familiers de la maison de Mlle Duboul et qu’il venait souvent lui rendre visite.

Ce fut expliqué d’une façon si naturelle que les hommes furent sans méfiance.

Dans sa cachette, Suzette entendait ces gros mensonges et elle en était terrifiée, mais n’était-elle pas cachée, elle, pour les besoins d’une bonne cause ?

Les visiteurs parlèrent de choses banales pour entamer une conversation et poussèrent même l’hypocrisie jusqu’à demander des nouvelles de la charmante fillette qu’ils avaient vue le matin chez Mlle Duboul.