l’introducteur qui sommeillait dans une antichambre confortable.
Cet homme toisa Suzette d’un air protecteur. Il était grand, elle semblait petite à côté de lui, et il la regarda de haut, sans rien dire, pas encore bien réveillé.
Voyant cette fillette pleine d’assurance, il dit :
— Vous voulez voir M. Brabane… vous avez une lettre d’introduction ?
— Non.
— Il vous a donné rendez-vous ?
— Non.
— Alors, vous croyez qu’on peut déranger ainsi M. Brabane ? vous venez apporter votre tirelire pour faire partie d’une société ?
Le ton goguenard excita l’amour-propre de Suzette qui répliqua fermement :
— Vous allez avertir tout de suite M. Brabane de la présence de Mlle Suzette Lassonat. Vous lui direz que j’ai une chose urgente à lui communiquer, sans quoi, croyez-moi je ne serais pas ici.
Les paroles rapides, autoritaires de Suzette, médusèrent l’homme pour un instant.
Mais le peu de majesté de la visiteuse lui fit encore dire :
— C’est bon… c’est bon… qui me prouve que vous racontez la vérité ?
— Je dis toujours la vérité.
— Ça, c’est encore plus extraordinaire ! Et