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Suzette eut le courage de sourire en répondant :

— Non… non… tu n’y es pas du tout ! Donne-moi un peu de pain, n’importe quoi, ou je vais perdre connaissance.

Devant ce danger et la pâleur de son amie, Marie se précipita vers la cuisine.

Elle était déroutée par cet événement.

Elle revint apportant une tranche de viande sur une assiette, suivie de la cuisinière avec un plateau sur lequel était du thé.

Suzette remercia de son mieux. Elle regarda le pain, la viande, le jambon et le beurre, mais énergique, elle commença par boire une gorgée de thé avec du lait, afin de ne pas contracter son estomac en lui lançant des aliments solides.

Quand elle sentit qu’il était bien ouvert et prêt, au bout d’une dizaine de minutes, à recevoir de la nourriture substantielle, elle prit l’assiette garnie et mangea posément, lentement.

Marie la contemplait sans un mot. Elle se rassérénait à la vue de son amie reprenant vie et couleurs.

— Cela va mieux, murmura Suzette, je ne savais pas qu’avoir faim, pouvait causer autant de malaise. Ah ! que je plains les pauvres.

À mesure qu’elle se restaurait, elle regardait plus fixement le visage de Marie. Elle finit par dire :

— Depuis que ma faim s’assouvit et que je